Octobre 2024 : le PLFSS 2025… (Projet de Loi de Finance de la Sécurité Sociale)

Le PLFSS 2025 est arrivé !

A nouveau des mauvaises nouvelles pour le système de santé en perspective…

Voici notre résumé concernant la 3ème partie :

Dispositions relatives aux Dépenses – Branche Maladie Avant amendements)

Article 15 :

Accords négociés de maîtrise des dépenses avec la biologie et l’imagerie médicale, doublant les accords conventionnels, en l’absence desquels au plus tard le 30 juin 2025 : baisses d’office de tarifs.

Article 16 :

Prise en charge de produits de santé , d’actes ou de transports à la condition de « la présentation par le patient d’un document » à destination des médecins conseils, établi par le prescripteur en renseignant les éléments prouvant que la prescription respecte les recommandations de l’HAS ou les indications remboursables, sinon le prescripteur recueille l’accord du patient pour des prescriptions non remboursables.

Article 17 :

Réforme des conventions entre l’Assurance Maladie et les entreprises de taxis.

Article 18 :

Intérim interdite aux jeunes diplômés paramédicaux et plafonnements des rémunéra8ons des intérimaires dans les établissements de soins (= loi Valletoux)

Article 19 :

Droit de mesures comminatoires sur la délivrance, la distribu8on et la factura8on de produits de santé en pénurie.

Article 20 :

Information à l’Assurance maladie par le « distributeur de détail » des données d’usage d’un disposi8f médical (électronique) par l’usager.

Article 21 :

Extension de l’expérimentation du financement par forfait global des EHPAD et USLD

Article 22 :

Calcul des retraites agricoles se rapprochant de celui du régime général

Article 23 :

Report au 1er juillet de l’indexa8on des retraites à l’inflation : gel des pensions d’ici là.

L’article 16 introduit donc l’obligation pour les soignants de justifier d’une prescription en établissant un document attestant le respect des indications (lesquelles ?) ou les recommandations de la HAS, ouvrant le droit aux remboursements

Lien vers le Projet de Loi de Finance de la Sécurité Sociale 2025

Et voici notre réaction par voie de communiqué de presse :

A la veille du vote parlementaire du PLFSS 2025, notre attention se focalise notamment sur

l’article 16.

En effet, celui-ci instaurerait qu’une prise en charge par l’assurance maladie d’une prescription ou acte pourrait être subordonnée à l’établissement par le prescripteur d’un « document attestant que sa prescription respecte les indications ouvrant droit au remboursement ou les recommandations de la Haute autorité de santé ».

Comment peut-on expliquer à la population, qui souffre aujourd’hui d’un accès aux soins désastreux, que l’on souhaite ajouter une surcharge administrative à leur médecin, à l’heure où le temps médical est compté ?

Par ce texte, les législateurs souhaiteraient-ils accabler encore une fois les médecins d’une nouvelle responsabilité et leur faire risquer d’encourir des indus de la part de l’Assurance Maladie en cas de non respect de cette attestation ?

Par ailleurs, la médecine basée sur les preuves est l’union de l’expertise clinique, de l’expérience du médecin, du contexte propre au patient et des recommandations. Elle ne peut donc se résumer aux uniques recommandations d’une agence médico-économique, la HAS, qui est régulièrement mise en défaut par les sociétés scientifiques, et qui oublie la singularité du patient.

La liste des produits de santé, prestations et actes serait dévoilée par décret. Ceci sous-entend une modification possible dans le futur, sans avis des parlementaires.

L’administration s’introniserait ainsi médecin en décidant à la place du spécialiste des traitements et actes nécessaires au patient, et ce pour des raisons budgétaires plus que sanitaires. Les administratifs qui ne connaissent que des numéros de Sécurité Sociale décideraient à la place du médecin qui connaît son patient !

A l’extrême, nous pourrions imaginer demain, un patient atteint d’une pathologie ne lui permettant de bénéficier d’une consultation remboursée que X fois par an, toute consultation en dehors de ce cadre n’étant alors plus remboursée.

Les médecins ne se risqueront plus à se faire facturer des indus par l’assurance maladie et

pratiqueront des honoraires non conventionnels, c’est-à-dire non remboursés.

Tout ceci fait le terreau d’un déconventionnement à marche forcée et institutionnalisé.

Etonnant, quand on sait que l’assurance maladie s’est battue pendant des mois l’an dernier pour éviter que les médecins ne se déconventionnent par milliers !

Quand la logique budgétaire se heurte à l’humain.

Dans l’actualité du moment, on note un article très intéressant d’Egora : une interview du président du Conseil National de l’Ordre des Médecins : François ARNAULT, à lire ici.

La prise de position est à saluer.

Il soulève beaucoup de problématiques essentielles, notamment le fait que la prescription et le diagnostic sont des actes du médecin, et que la coercition à l’installation est inutile voire dangereuse car elle aggravera la pénurie médicale en plombant une attractivité déjà en berne.

Et nous n’oublions pas de toujours informer les confrères, via nos affiches notamment : voici les dernières.

Septembre et début octobre 2024 : nouvelle ministre de la santé, grève des médecins conseils, et information des élus / chefs de partis politiques sur l’état du système de santé et nos propositions.

Bonjour à tous, ce mois de septembre a été marqué par l’annonce du gouvernement de Michel BARNIER.

Notre nouvelle ministre de la santé est donc madame Geneviève DARRIEUSSECQ.

Nous avons fait un communiqué de presse lors de l’annonce de son nom.

Le 3 octobre 2024, les médecins conseils ont fait grève, pour protester contre la fermeture des services médicaux de la sécurité sociale.

Actuellement, les médecins conseils travaillent au sein d’un « service médical », séparé du « service administratif », ce qui leur laisse une certaine indépendance et garantit le secret médical.

Nous, Médecin Pour Demain protestons contre la suppression des services médicaux de l’assurance maladie qui mettent en danger le secret médical et l’indépendance professionnelle…

Nous avons fait une lettre ouverte au CNOM pour dénoncer cela :

Nous avons également répondu au discours de politique générale de Monsieur Barnier.

Voici notre réponse.

Nous avons continué d’informer les médecins sur les cotations possibles et souvent oubliées !

Enfin nous avons fait un flyer pour essayer d’expliquer l’état du système de santé et nos propositions pour l’améliorer, à destination des différents chefs de partis politiques, sénateurs et députés.

Le voici :

Pour rappel, notre document plus complet sur le sujet est ici.

Les discussions autour de la loi de financement de la sécurité sociale commencent le 21 octobre… Elles seront décisives.

Malheureusement, le discours de monsieur Barnier pour présenter son projet ainsi que les premières propositions publiques de la PLFSS n’augurent rien de bon…

Par exemple, Matignon propose de transférer 10% du remboursement des consultations médicales aux mutuelles… (la part mutuelle passerait alors du 30 à 40%) Ce transfert ferait bien sûr croitre les cotisations des français sans plus value, et garantirait le maintient des tarifs des médecins le plus bas possible puisque les mutuelles répondront qu’elles ont déjà fait « un effort ».

Nous rappelons le bénéfice des assureurs privés en santé qui s’élève à plusieurs dizaines de milliards d’euros et qui leur permet d’investir dans l’immobilier, les stades de foot et les bateaux au lieu d’investir dans la santé.

Vidéo du Dr Mélanie Rica-Henry, présidente de Médecins Pour Demain.

C’est la rentrée ! Nouveau premier ministre (sans gouvernement pour le moment) et clash entre le CNOM et le Pr JOUVE à propos de la PDSA.

Bonjour à tous,

Cette semaine, notre nouveau Premier Ministre a (enfin) été nommé : il s’agit de Michel BARNIER, qui appartient au groupe LR (Les Républicains).

Nous attendons maintenant de connaître notre futur ministre de la santé… (Pour rappel, il s’agira du 8ème ministre de la santé depuis la première élection d’Emmanuel Macron)

De notre côté, nous sommes en train de rédiger un mémo sur l’état actuel du système de santé et nos solutions, qui sera à destination des députés élus au début de l’été. Nous vous tiendrons au courant dès qu’il sera prêt.

Résumé de la semaine du 2 septembre 2024 par le Dr RICA HENRY

En cette fin d’été, nous avons vu surgir un éternel débat sur la PDSA (Permanence des Soins Ambulatoires) : faut-il la rendre obligatoire ?

Notre réponse en vidéo !

Pour rappel en quelques mots : contrairement à ce que semble penser le Pr Jean-Luc JOUVE (qui dénonce l’absence d’implication des libéraux dans la PDSA) : la permanence des soins ambulatoire est assurée quotidiennement sur 97% du territoire français.

Notre source : l’enquête du Conseil National de l’Ordre des Médecins que vous pouvez retrouver ici.

La PDSA, c’est quoi ? Par le Dr Marie BENETEAU.

La réponse du CNOM (Conseil National de l’Ordre des Médecins) sur What’s up Doc le 06/09/2024 : urgences : clash entre le Pr Jean-Luc Jouve et l’ordre des médecins sur la permanence des soins