Vers des réquisitions des libéraux pour renforcer les équipes hospitalières ?

L’agence de presse médicale apmnews aurait eu accès à cette fiche ministérielle qui donne aux directions hospitalières les réponses possibles à la carence en soignants dans laquelle l’article 33 la loi Rist (n°2021-502) va mettre l’ensemble des CH français le 3 avril (c’est-à-dire dans moins de 10 jours) : (concernant la limitation des rémunérations des intérimaires)

1°) Incitations aux recrutements et aux embauches pérennes ou provisoires.

2°) Poursuite sine die des mesures incitatives para-Plan Blanc en direction des soignants non-hospitaliers pour soutenir l’activité hospitalière.

3°) Réquisitions de personnels non-hospitaliers, en priorité les intérimaires ou remplaçants connus, à défaut : « les professionnels libéraux » , soit par le préfet par la voie classique en cas d’ « atteinte à la salubrité publique », soit par l’ARS au titre de la « Menace sanitaire » (mais la fiche interprète au contraire les articles réglementaires de type de réquisition sur proposition de l’ARS dans un sens « moins contraignant » : « pas subordonnée à une condition d’urgence »).

Bien sûr, « Médecins Pour Demain » ne cautionne pas ces réquisitions et rappelle que si les salaires hospitaliers (médecins et paramédicaux) étaient augmentés, si leurs conditions de travail étaient améliorées, (rouvrir des lits, embaucher du personnel médical et paramédical), le personnel ne fuirait plus l’hôpital et il n’y aurait plus besoin d’intérimaires… 

https://www.apmnews.com/documents/202303221805470.Fiche_sur_les_outils_de_mobilisation_RH.pdf

https://www.egora.fr/actus-pro/hopitaux-cliniques/79619-bras-de-fer-avec-les-interimaires-les-medecins-liberaux

Résumé fait par Ephrem Ménager

La pétition de Médecins pour Demain est en ligne !

Pétition : Tous unis pour sauver votre santé en péril

Chers patients,

Il nous paraît important que vous sachiez ce que le gouvernement a proposé comme futur système de santé, lors des vœux de notre Président le 6 janvier 2023.

Notre Président semble vouloir mettre fin à la médecine de proximité, et in fine, cantonner votre médecin à un simple coordinateur d’une « équipe soignante » en première ligne (infirmiers, kinés, pharmaciens…).

  1. La proposition de loi RIST-BERGÉ : la porte s’ouvre sur le transfert du diagnostic médical et de la prescription à des non-médecins, une médecine sans médecins. Au moment où une dixième année d’étude s’ajoute à la médecine générale ! Incohérent, potentiellement dangereux.
  2. Il voudrait nous rendre financièrement toujours plus dépendants de « forfaits » qui contraignent notre pratique à une obligation arbitraire de résultats (moins d’examens, moins d’arrêts maladie, moins de médicaments coûteux…) et non plus de moyens (nos compétences pour vous soigner). Aux dépens du paiement à l’acte qui ne sert que le patient en face de nous.
  3. Nous serons encouragés financièrement via des forfaits sur notre capacité à « coder » vos pathologies dans votre « Espace Santé » (datas intéressantes pour l’Etat). Notre temps clinique et notre expertise ne seront plus valorisés.
  4. Face à la pénurie, l’état renforce le mammouth administratif et la réunionnite au détriment du temps médical (promotion des Communauté Professionnelle Territoriale de Santé). Les médecins seront bientôt obligés d’y participer pour toucher les « forfaits ».

Nous rappelons à l’Etat qu’il exige de nous des devoirs, alors que les médecins généralistes travaillent en moyenne 55h par semaine, sont de garde dans 95% du territoire en l’absence de repos compensatoire et sans reconnaissance de la pénibilité du travail de nuit.
L’Etat moralisateur a vite oublié qu’il avait choisi de réduire le nombre de soignants et de lits pour réduire le « coût » de la santé en ville comme à l’hôpital. Dans son discours, Mr le Président souhaite des avancées organisationnelles au 1er juin 2023 pour l’hôpital. Il oublie de parler de ses problématiques principales : en aval, le manque de lits suite aux fermetures massives, et en amont : consolider la médecine de ville qui assure plus de 90% des soins.

Nous exigeons de maintenir le médecin au centre de la prise en charge : c’est la condition indispensable à une prise en charge optimisée de nos patients sans perte de chance. 

En refusant d’investir dans ses médecins de proximité, l’Etat décide de dégrader votre prise en charge médicale, mais aussi de gâcher nos compétences médicales qui ne demandent qu’à être utilisées.

20 à 30% des médecins de proximité se sont unis et mobilisés et ont proposé des solutions concrètes. Pour les soutenir, SIGNEZ LA PETITION de Médecins pour Demain.

Pétition : Tous unis pour sauver votre santé en péril

QR Code à télécharger si besoin

Voici la lettre pour les patients, à télécharger et distribuer aux plus grand nombre !