Récapitulatif de cette semaine du 5 février 2024 : message de la Présidente de MPD, Dr Mélanie RICA HENRY

Nous avons depuis quelques jours une page Facebook publique. Vous pouvez partager les publications qui sont sur cette page, elles sont publiques.

Médecins Pour Demain sollicite régulièrement les députés et les sénateurs pour des entrevues. Nous avons obtenu un rendez-vous avec Stéphanie RIST la veille de la multilatérale.

C’était un rendez-vous de convenance où nous avons échangé nos points de vue opposés. Ce qui m’a attiré l’attention, c’est que Stéphanie RIST a clairement voulu essayer de nous vendre les IPA. (Compte-rendu à la fin de l’article)

Le 8 février, a eu lieu la multilatérale, avec les propositions de la CNAM.

Clairement nous nous y attendions, nous sommes déçus, il n’y a pas de proposition de revalorisation de la médecine libérale. C’est une simple remise à niveau de l’inflation pour ce qui est des médecins généralistes et encore ça reste à prouver, étant donné que nous n’avons pas de calendrier d’application.

Pour les spécialistes, ils restent sur leur faim, puisque à part les pédiatres, il n’y a quasi pas de revalorisation.

Pour les psychiatres, il y a carrément une diminution de leur APY.

Donc clairement, ça ne correspond pas aux demandes des médecins, mais ça ne correspond pas non plus aux deux premières lignes directrices de la lettre de cadrage d’Aurélien ROUSSEAU, qui a initié ces négociations conventionnelles.

Lors de cette multilatérale, j’attire votre attention sur une diapositive : elle concernait les conditions pour pouvoir accéder à ces augmentations tarifaires : conditions collectives, et notamment deux conditions :

  • Qu’on augmente notre file active
  • Qu’on augmente notre patientèle médecin traitant.

Clairement, mathématiquement, c’est impossible.

Cette équation n’est pas possible sauf à y ajouter les IPA.

Juste après cette multilatérale, et au moment où nous enregistrions la vidéo du bilan de la multilatérale, nous avons appris que Frédéric VALLETOUX était nommé ministre délégué à la Santé. Clairement, c’est un ultime affront à la médecine libérale. Frédéric VALLETOUX est la personnalité politique qui incarne le plus de dédain envers la médecine libérale.

Il a clairement pris position publiquement à maintes reprises contre les médecins libéraux.

Donc c’est une provocation de la part d’Emmanuel MACRON, de Gabriel ATTAL et du gouvernement envers les médecins libéraux.

Alors pour paraphraser un syndicat, c’est une déclaration de guerre et je pèse mes mots.

Le seul qui a pu se féliciter de cette nomination, c’est le président du Conseil de l’Ordre des Infirmiers, qui je vous le rappelle, est pro-transfert de compétences.

A noter que le matin même de cette multilatérale, Médecins pour Demain a été sollicité pour une interview qui sera diffusée dans la semaine dans le cadre d’un sujet sur les IPA.

Donc vous voyez bien là, la ficelle est grosse. Attendez-vous à ce que la semaine prochaine on nous ressorte les IPA et le transfert de compétences.

Notre profession est attaquée de toutes parts. Ça fait 18 mois maintenant que l’on se bat. Nous avons gagné des batailles, mais il ne faut pas lâcher. Clairement, nous ne pouvons pas être complices de ce qui se trame actuellement.

Chers amis, c’est l’hiver.

La médecine libérale telle que nous la connaissons aujourd’hui est en train de disparaître.

Le cancer de la financiarisation s’installe.

La médecine inégalitaire que nous ne voulons pas arrive. C’est maintenant qu’il faut agir. Comme je vous l’ai déjà dit, il faut sortir l’arme atomique.

Nous n’avons plus le choix.

De toute manière, cette médecine déconventionnée arrivera, quoi qu’il arrive, si nous ne faisons rien. Alors allez sur deconventionnement.fr, signez votre lettre d’intention. Notre dernière arme pour faire poids face à la CNAM et au gouvernement. Ralliez vos COMELI, adhérez à un syndicat, adhérez à Médecins pour Demain. Mais il est temps d’agir, il est temps de se battre. Nous ne pouvons pas être complices de ce qui se trame maintenant, ne serait-ce qu’en tant que citoyens, vis-à-vis de nos enfants. Nous ne pourrons pas leur dire que nous avons laissé faire, c’est impossible.

Alors je vous le dis maintenant, battons-nous.

Je vous ai également parlé de cette action qui aura lieu lors des JO, des JO sans médecin. Pendant les trois semaines de JO, fermez vos cabinets, partez en vacances sans remplaçant, mais ne travaillez pas. Montrons leur ce que c’est qu’une France sans médecin.

Alors ne lâchons pas et battons-nous. Merci à tous et à bientôt.

Vers des réquisitions des libéraux pour renforcer les équipes hospitalières ?

L’agence de presse médicale apmnews aurait eu accès à cette fiche ministérielle qui donne aux directions hospitalières les réponses possibles à la carence en soignants dans laquelle l’article 33 la loi Rist (n°2021-502) va mettre l’ensemble des CH français le 3 avril (c’est-à-dire dans moins de 10 jours) : (concernant la limitation des rémunérations des intérimaires)

1°) Incitations aux recrutements et aux embauches pérennes ou provisoires.

2°) Poursuite sine die des mesures incitatives para-Plan Blanc en direction des soignants non-hospitaliers pour soutenir l’activité hospitalière.

3°) Réquisitions de personnels non-hospitaliers, en priorité les intérimaires ou remplaçants connus, à défaut : « les professionnels libéraux » , soit par le préfet par la voie classique en cas d’ « atteinte à la salubrité publique », soit par l’ARS au titre de la « Menace sanitaire » (mais la fiche interprète au contraire les articles réglementaires de type de réquisition sur proposition de l’ARS dans un sens « moins contraignant » : « pas subordonnée à une condition d’urgence »).

Bien sûr, « Médecins Pour Demain » ne cautionne pas ces réquisitions et rappelle que si les salaires hospitaliers (médecins et paramédicaux) étaient augmentés, si leurs conditions de travail étaient améliorées, (rouvrir des lits, embaucher du personnel médical et paramédical), le personnel ne fuirait plus l’hôpital et il n’y aurait plus besoin d’intérimaires… 

https://www.apmnews.com/documents/202303221805470.Fiche_sur_les_outils_de_mobilisation_RH.pdf

https://www.egora.fr/actus-pro/hopitaux-cliniques/79619-bras-de-fer-avec-les-interimaires-les-medecins-liberaux

Résumé fait par Ephrem Ménager

La pétition de Médecins pour Demain est en ligne !

Pétition : Tous unis pour sauver votre santé en péril

Chers patients,

Il nous paraît important que vous sachiez ce que le gouvernement a proposé comme futur système de santé, lors des vœux de notre Président le 6 janvier 2023.

Notre Président semble vouloir mettre fin à la médecine de proximité, et in fine, cantonner votre médecin à un simple coordinateur d’une « équipe soignante » en première ligne (infirmiers, kinés, pharmaciens…).

  1. La proposition de loi RIST-BERGÉ : la porte s’ouvre sur le transfert du diagnostic médical et de la prescription à des non-médecins, une médecine sans médecins. Au moment où une dixième année d’étude s’ajoute à la médecine générale ! Incohérent, potentiellement dangereux.
  2. Il voudrait nous rendre financièrement toujours plus dépendants de « forfaits » qui contraignent notre pratique à une obligation arbitraire de résultats (moins d’examens, moins d’arrêts maladie, moins de médicaments coûteux…) et non plus de moyens (nos compétences pour vous soigner). Aux dépens du paiement à l’acte qui ne sert que le patient en face de nous.
  3. Nous serons encouragés financièrement via des forfaits sur notre capacité à « coder » vos pathologies dans votre « Espace Santé » (datas intéressantes pour l’Etat). Notre temps clinique et notre expertise ne seront plus valorisés.
  4. Face à la pénurie, l’état renforce le mammouth administratif et la réunionnite au détriment du temps médical (promotion des Communauté Professionnelle Territoriale de Santé). Les médecins seront bientôt obligés d’y participer pour toucher les « forfaits ».

Nous rappelons à l’Etat qu’il exige de nous des devoirs, alors que les médecins généralistes travaillent en moyenne 55h par semaine, sont de garde dans 95% du territoire en l’absence de repos compensatoire et sans reconnaissance de la pénibilité du travail de nuit.
L’Etat moralisateur a vite oublié qu’il avait choisi de réduire le nombre de soignants et de lits pour réduire le « coût » de la santé en ville comme à l’hôpital. Dans son discours, Mr le Président souhaite des avancées organisationnelles au 1er juin 2023 pour l’hôpital. Il oublie de parler de ses problématiques principales : en aval, le manque de lits suite aux fermetures massives, et en amont : consolider la médecine de ville qui assure plus de 90% des soins.

Nous exigeons de maintenir le médecin au centre de la prise en charge : c’est la condition indispensable à une prise en charge optimisée de nos patients sans perte de chance. 

En refusant d’investir dans ses médecins de proximité, l’Etat décide de dégrader votre prise en charge médicale, mais aussi de gâcher nos compétences médicales qui ne demandent qu’à être utilisées.

20 à 30% des médecins de proximité se sont unis et mobilisés et ont proposé des solutions concrètes. Pour les soutenir, SIGNEZ LA PETITION de Médecins pour Demain.

Pétition : Tous unis pour sauver votre santé en péril

QR Code à télécharger si besoin

Voici la lettre pour les patients, à télécharger et distribuer aux plus grand nombre !