Communiqué de presse : appel à la grève illimitée à partir du 13 octobre 2023

Suite au passage de la loi Valletoux à l’Assemblée Nationale au mois de juin dernier, un appel à une grève illimitée a été donné par plusieurs syndicats de médecins libéraux. Médecins Pour Demain s’y est joint.

Paris, le 18/09/2023

Médecins Pour Demain rappelle donc son appel à la grève à compter du 13 octobre 2023, suivant le mot d’ordre initialement lancé par Avenir Spé Le Bloc au mois de juin 2023.

Cette grève s’inscrit dans un contexte médico-social tendu avec notamment le vote de la loi de financement de la Sécurité Sociale 2024, un règlement arbitral qui ne satisfait aucun médecin libéral et l’examen de la proposition de loi Valletoux au Sénat à l’automne.
Cette grève est une ultime alerte avant l’effondrement du système de santé tel qu’on le connaît ! Le gouvernement et la CNAM doivent entendre la médecine libérale au risque d’aggraver massivement l’accès aux soins en France, déjà médiocre. Il est nécessaire que les instances dirigeantes rétablissent le dialogue avec les médecins libéraux, afin de maintenir une médecine pour tous !

L’amélioration de l’accès aux soins nécessite un travail réfléchi avec eux, seuls à connaître la problématique de terrain.

Médecins Pour Demain demande :

  • Une revalorisation tarifaire des médecins libéraux conséquente au niveau de la moyenne européenne et corrélée à l’inflation (rappelons que MPD souhaite un C à 50 € avec suppression des forfaits structure et ROSP, majoration du forfait médecin traitant, ainsi qu’une revalorisation des spécialités médicales paupérisées). Ceci nécessite un budget adapté afin de faire également face à l’augmentation des besoins en santé.
  • Des négociations conventionnelles dignes de ce nom, permettant aux syndicats de proposer, d’être écoutés et entendus
  • La suppression (ou à défaut la réécriture) de la PPL Valletoux


    Tous ensemble, unis pour le soin !

Ils parlent de nous !

Grande consultation de Médecins pour Demain pendant l’été : plus de 4500 réponses riches d’enseignements !

Le C50 fédère toujours.

Durant tout le mois d’Août 2023, Médecins pour Demain a consulté les médecins pour connaître leur position avant la reprise des négociations et le vote définitif de la PPL Valletoux.

Le constat est sans appel : 96% des médecins interrogés rejettent une signature pour un C à 30 euros. 43,2% d’entre eux l’envisagent si et seulement si indexé annuellement sur l’inflation. Mais surtout, une large majorité se prononce pour une poursuite de la mobilisation pour le C à 50 !

Fort de ce soutien de la base, MPD continuera sa mobilisation !

Parmi les actions plébiscitées : la grève illimitée à partir du 13 octobre remporte une majorité de suffrage, juste devant l’action de déconventionnement collectif et les dépassements d’honoraires (DE). On note qu’un médecin sur 5 a déjà rejoint un COMELI, et que ce pourcentage va sans doute d’accroître avec la multiplication récente des comités locaux. Un tiers d’entre eux se tient prêt à manifester localement ou nationalement.

Mais plus inquiétant, 40% des médecins interrogés se déclarent prêt à stopper leur activité (reconversion, « déplaquage », expatriation).

Parmi les lignes rouges évoquées par les participants (réponse libre), le contrat dengagement territorial (CET) revient 715 fois. Certains rappelaient le C=50 (400 fois), le C=40 (180 fois), ou le C=30 (320 fois).

La Permanence des soins reste un sujet de préoccupation : l’obligation de garde ou de PDSA est citée 180 fois.

Enfin, la quasi-totalité de la profession se dit opposée au tiers-payant intégral généralisé. (Question ajoutée selon l’actualité après 10 jours de sondage.)

Ils en parlent ici !

Egora : négocations conventionnelles : 96% des médecins opposés à un C à 30€

Le Quotidien Du Médecin : le C à 30 euros, pour 96% des membres du collectif Médecin Pour Demain : c’est non

Communiqué de presse du 04/09/2023 : Indemnités journalières : stop aux mensonges gouvernementaux !

Depuis Juin 2023, le gouvernement (Bruno Le Maire, Elisabeth Borne, le nouveau ministre de la santé Aurélien Rousseau) et la CNAM mènent une campagne mensongère sur l’explosion supposée des « indemnités journalières ». Il s’agirait, entre autres, de « responsabiliser » et de « mettre sous objectif » les médecins qui prescriraient « trop d’arrêts maladies ».

Or, dans son rapport d’Août 2023 validé par l’Autorité de la statistique publique, la CNAM reconnaît une baisse de 14,5% des indemnités journalières (IJ) maladies sur la période « janvier – mai 2023 » versus la même période 2022. Une baisse de 9.5% toutes IJ confondues.

Rappelons d’abord que la « mise sous objectif » des médecins est anti-déontologique : on ne peut soumettre nos prescriptions individuelles, issue du colloque singulier médecin/patient, à des contraintes budgétaires imposées. On ne peut pas demander sous prétexte d’économies à un médecin de baisser « de 20 à 30% » ses prescriptions d’arrêts maladies au mépris des caractéristiques socio-démographiques de sa patientèle et de la décision médicale prise au terme d’une consultation complexe intriquant des facteurs bio-psycho-sociaux.

Lors des « entretiens » avec leur CPAM, les médecins se voient reprocher un nombre total d’indemnités journalières sans que l’on puisse leur reprocher d’arrêts injustifiés. Délit statistique.

Plus encore, le ministre Rousseau disait encore le 27 août 2023 que la hausse des arrêts maladies n’était « pas soutenable ». Ils avaient « bondi en 2022 de 7.9% ». Faut-il encore rappeler le contexte ? Explosion des troubles psychiatriques post-covid, délais d’accès aux examens complémentaires, spécialistes et kinésithérapeutes interminables, déprogrammations des interventions chirurgicales, raréfaction des médecins du travail, augmentation des actifs, recul de l’âge de la retraite (+4.2% d’IJ par an selon la cour des comptes pour la retraite à 62 ans).
Les médecins généralistes en sont-ils responsables ? Votent-ils le budget ? Le PFLSS ?

Faut-il rappeler que dans une publication de 2020, la DARES rapportait l’ampleur du présentéisme en France : les salariés se sont rendus à leur travail malgré un arrêt « plus d’un jour sur quatre ».

Ne faudrait-il pas responsabiliser les employeurs ? Revoir l’organisation du travail et les méthodes managériales, interroger davantage les salariés sur leurs conditions de travail pour déceler les problèmes liés à leur activité ? Accompagner les fragilités sociales, renforcer la prévention ? Peut-être est-il plus simple de taper sur les médecins que d’en discuter avec le MEDEF ?

Avec une telle baisse en 2023, comment comprendre les propos de Bercy et du ministre de la Santé ? A-t-il accès aux chiffres de la CNAM ? Est-ce de l’ignorance, de l’incompétence ou du mensonge ?

Annexe :