Semaine du 4 au 9 mars 2024 : rencontre avec la Ministre déléguée aux personnes âgées et aux personnes handicapées, sollicitation du CNOM, suite des négociations conventionnelles, actions locales la semaine du 11 mars et les communications officielles de ces dernières semaines.

Message de Mélanie RICA HENRY, Présidente de Médecins Pour Demain.

Voici un récapitulatif des deux dernières semaines. Comme vous le savez, Médecins Pour Demain est sur tous les fronts.

Nous sollicitons régulièrement les représentants politiques et nous avons eu la chance de pouvoir rencontrer la Ministre déléguée aux personnes âgées et personnes handicapées, Madame KHATTABI.

Nous l’avons rencontré ce lundi. C’était un entretien très intéressant, où nous avons été en face d’une ministre très à l’écoute. Nous avons pu échanger sur différents sujets, notamment la problématique des visites à domicile, du virage ambulatoire et du maintien à domicile des personnes âgées et des personnes handicapées.

Nous remercions la ministre pour son écoute et cet entretien.

Et puis nous espérons que nous pourrons avancer sur ces sujets.

Par ailleurs, Médecins Pour Demain a sollicité le Conseil National de l’Ordre des Médecins sur différents sujets.

Nous voulions avoir leur avis notamment sur les PEPS, qui sont des rémunérations par équipes de professionnels de santé proposés par la CNAM, sur les différentes propositions faites par la CNAM lors de cette convention, ainsi que sur d’éventuelles propositions pour protéger les médecins face aux différentes violences qui malheureusement augmentent régulièrement dans le pays.

Nous attendons leurs réponses pour l’instant.

Ensuite, vous le savez, les négociations conventionnelles entre les syndicats de médecins libéraux et la Caisse Nationale d’Assurance Maladie sont toujours en cours. Ces derniers jours avaient lieu des bilatérales, c’est-à-dire des réunions entre chaque syndicat et les représentants de la CNAM. Ces différentes bilatérales se sont plutôt mal passées. A priori aucune signature ne se profile pour l’instant.

Pour ma part, j’ai pu participer à la bilatérale de l’UFMLs, où nous avons pu mettre monsieur FATOME et madame CAZENEUVE face à leurs contradictions. Ce qui ressort de cette réunion, c’est surtout qu’a priori nous aurons de nouvelles propositions qui seront faites lors de la multilatérale du 14 mars prochain : cette réunion avec tous les syndicats de médecins libéraux.

Nous vous tiendrons au courant pour savoir ce qui s’est dit dans cette réunion.

Je vous rappelle également que nous avions fait un sondage pour connaître un peu votre mobilisation éventuelle devant les différentes CPAM locales le 14 mars (jour de négociation entre la CNAM et tous les syndicats) ou à d’autres dates.

Notre sondage révèle des résultats très disparates en fonction des régions. Quelques régions organiseront des actions locales, comme le Morbihan, l’Ile et Vilaine (en avril), les Côtes d’Armor, également la Charente Maritime, les Pyrénées Atlantiques… D’autres ont envoyé leurs lettres d’intention de déconventionnement à la CPAM locale et attendent le retour de la caisse comme la Gironde. Des assises du déconventionnement sont organisées en Corse, l’ARS et les CPAM locales sont invitées.

Je vous rappelle que pour faire pression sur la Caisse Nationale d’Assurance Maladie lors de ces négociations conventionnelles, notre dernier et ultime moyen de faire pression c’est de signer cette lettre d’intention de déconventionnement. Malheureusement comme vous le savez depuis un an et demi maintenant, on se mobilise et on se heurte à un mur…

Allez sur deconventionnement.fr.

Signez cette lettre d’intention de déconventionnement.

C’est vraiment une peur, ils ne le disent pas, mais il y a une peur intense d’un déconventionnement collectif, donc c’est vraiment une arme, une arme atomique et il faut signer cette lettre pour pouvoir avoir un poids face à la CNAM et pour obtenir enfin des revalorisations qui seraient suffisamment importantes pour la profession et pour pouvoir attirer les médecins, pour pouvoir enfin soigner correctement la population française.

Et puis je vous rappelle encore une fois que Médecins Pour Demain est une association depuis plus d’un an maintenant.

Que nous avons besoin de vos adhésions.

Donc si vous étiez adhérents en 2023, et que vous n’avez pas réadhéré en 2024, vous pouvez tout à fait le refaire via HelloAsso.

Vous pouvez également demander à vos connaissances d’être membre bienfaiteur s’ils ne sont pas adhérents, s’ils ne sont pas médecins.

Donc il y a des dons qui sont possibles sur HelloAsso également. Et puis n’hésitez pas à faire connaître notre association et notre mouvement à vos connaissances qui ne sont pas médecins non plus, sur notre page Facebook publique et puis sur notre site internet : ce sont des communications qui sont à visée du grand public.

Donc n’hésitez pas à les partager !

Voici nos communications de ces derniers jours :

Intervention de Thomas Fatome au Magazine de la Santé sur France 5 le 27 février 2024, avec nos commentaires

Le docteur Rica Henry, Présidente de MPD, est intervenue sur une émission de France 3 Bretagne : « La fin du médecin de famille ? »

https://www.france.tv/france-3/bretagne/enquetes-de-region-bretagne/5716035-emission-du-mercredi-28-fevrier-2024.html

Vidéo de la semaine de Mélanie RICA HENRY

Semaine du 15 janvier 2024 : discours présidentiel et focus : quand Macron rime avec capitation ; report de la multilatérale du 25/01 au 08/02

Voici une synthèse de cette semaine du 15 janvier 2024.

Tout d’abord, prise de parole d’Emmanuel Macron, Président de la République, mardi soir lors de sa conférence de presse où le sujet de la santé a été largement évoqué. Il a notamment abordé la rémunération des médecins libéraux qu’il souhaite être autour du patient et non plus à l’acte. Il ne l’a pas nommé, mais c’est de la capitation.

La capitation existe déjà dans les pays anglo-saxons, et dans le fameux NHS, que le gouvernement français prend pour modèle. 

Depuis le début Médecins Pour Demain, est contre cette capitation.

Pourquoi ? 

  • Parce que c’est néfaste pour l’accès aux soins des Français : effectivement, la capitation incite les médecins à avoir une grosse patientèle : les délais de consultation vont donc s’allonger, ils ne pourront plus suivre correctement leurs patients. Nous rappelons qu’au Royaume-Uni, il faut 13 semaines pour pouvoir consulter un médecin généraliste !
  • Pour les médecins, la capitation est un salariat caché mais les médecins libéraux gardent leur statut de profession libérale : il y aura toujours les charges, le secrétariat, les locaux à payer. En revanche ils ne seront plus maîtres de leur rémunération.

Nous vous rappelons que dans le code de déontologie, le médecin doit avoir une indépendance professionnelle. Avec la capitation, ça ne sera plus le cas.

Cette semaine avaient lieu deux focus : le travail en équipe et les spécialités chirurgicales / de bloc.

Nous avons pu participer au focus sur le travail en équipe, grâce à Moktaria Alikada qui nous a représentée sur invitation de l’UFML.

Durant cette réunion, la CNAM est revenue sur la simplification administrative que tout le monde souhaiterait. Mais le sujet essentiel abordé lors de cette réunion est le PEPS.

Qu’est-ce que le PEPS ? C’est le paiement en équipe de professionnels de santé. Il s’agit donc de la capitation au niveau d’une équipe pluriprofessionnelle.

On voit donc à nouveau que la capitation leur tient à cœur…

Les équipes de soins seraient payées en fonction du nombre et du profil de leurs patients. Ensuite, charge à eux de répartir les rémunérations entre les différents professionnels de l’équipe qui s’occupe du patient.

La CNAM a voulu en faire la promotion, mais on sent bien qu’il y a une volonté politique derrière. 16 maisons de santé pluriprofessionnelles ont participé à une expérimentation du PEPS mais 13 en sont sorties puisque ce mode de rémunération n’était pas viable, ni financièrement ni techniquement.

Cette expérimentation est donc un échec. Pourtant la CNAM tente de promouvoir ce nouveau mode de rémunération.

Heureusement, tous les syndicats ont refusé cette proposition.

On notera tout de même que la CSMF a refusé seulement à demi-mots, mais tous les syndicats ont fini par refuser ce type de rémunération, ce qui est un point positif.

Le deuxième focus, était pour les spécialités de bloc. Nous n’y étions pas, mais nous pouvons vous dire qu’il a été à nouveau évoqué la diminution du nombre de médecins et l’augmentation du nombre de médecins en secteur 2 dans ces spécialités. C’est logique puisqu’il y a des problèmes de rémunération en secteur 1.

Nous en revenons toujours au problème d’attractivité de la profession.

Dernier sujet : nous venons d’apprendre que la multilatérale (négociation avec tous les syndicats) prévue la semaine prochaine (le 25 janvier) a été décalée au 8 février prochain.

Nous sommes déçus et en colère, car nous attendions avec impatience cette multilatérale, puisque Thomas Fâtome avait promis qu’il nous donnerait des propositions chiffrées de la CNAM.

Nous espérons qu’il s’agisse simplement d’un problème de calendrier avec le remaniement ministériel récent…

Nous vous tiendrons au courant des discussions avec les différents syndicats, dès que nous aurons des nouvelles.

Nous vous rappelons enfin que nous avons relancé les adhésions à Médecins Pour Demain pour 2024 . N’oubliez donc pas de réadhérer si ce n’est pas encore fait. Ceux qui ne sont pas encore adhérents, n’hésitez pas à le faire. Nous en avons besoin pour nos déplacements et nos médiatisations ainsi que pour rester représentatifs aux yeux des politiques et des médias.

Résumé du focus « Travail en équipe » du Dr Moktaria Alikada, secrétaire de Médecins Pour Demain :

Vidéo récapitulative du Dr Mélanie Rica Henry, Présidente de Médecins Pour Demain :

Négociations conventionnelles : épisode 1

Voilà, les négociations conventionnelles viennent de reprendre.

Paris, le 16/11/2023

En lisant la lettre de cadrage du Ministre de la Santé, Aurélien ROUSSEAU, nous nous en doutions. Les doutes sont levés.

La volonté de revalorisation de la CNAM se fera probablement sous conditions. Cette fois-ci ce n’est pas l’engagement territorial qui est mis en avant, mais la pertinence de nos prescriptions !

Oui, vous avez bien lu… la pertinence de nos prescriptions ! Cela nous rappelle d’ailleurs étrangement les Mises Sous Objectifs (MSO) subies par de très nombreux confrères, et nous fait entrevoir un encadrement encore plus strict de nos actes.

Il nous a paru utile de rappeler à Monsieur FATOME, que cette convention doit se faire dans un cadre déontologique. Car c’est la déontologie médicale qui régit nos activités, la CNAM ne pouvant faire fi de ce règlement. Ce code inscrit dans la loi, est un pilier de la médecine.

La plupart des syndicats, ont convenu que ce qui faisait la particularité de notre métier était justement la singularité de nos patients. C’est ce qui fait notre art : savoir adapter une prise en charge possiblement protocolisée, à chaque patient. C’est ce qui différencie l’IA du médecin. C’est ce qui nous rend humain. La médecine a besoin d’humain. La CNAM semble vouloir s’en affranchir.

L’avenir de la médecine se joue ici et maintenant. Investir dans le soin de proximité est une nécessité, comme le répète inlassablement l’OMS, sous peine de voir notre système de santé s’écrouler totalement. Il s’agit de faire entendre notre voix !

Vidéo de sortie de négociations le 15 novembre 2023 : avec les docteurs Mélanie RICA-HENRY, Ephrem MENAGER et Pierre-Louis HELIAS :