Négociations conventionnelles : épisode 3 – Focus Pertinence des Soins

Le 23 novembre, Moktaria Alikada (avec l’UFML-s) et Pierre Louis Helias (avec la FMF) étaient présents au focus « pertinence des soins » aux négociations conventionnelles : voici leur message.

Nous avons insisté sur l’indépendance professionnelle garantie dans le code de déontologie et sur l’Evidence-Based Medicine (EBM) qui ne sont pas compatibles avec une intervention extérieure sur la pertinence de nos prescriptions.

Nous avons dit qu’on ne peut parler de pertinence des prescriptions sans parler de l’inadéquation entre le besoin de soins des patients et l’offre de soins qui est insuffisante.
Et qu’on ne peut faire de dichotomie entre les deux.
Nous avons dit que si les médecins ne sont pas assez nombreux, épuisés et pas assez rémunérés, cela a un impact direct sur la qualité et la pertinence des soins.

Nous avons dit que les prescriptions par les médecins de médicaments, de biologie étaient directement impactées par un second recours sinistré et un hôpital sinistré.

Le médecin se retrouve seul de longs mois, avec une responsabilité et doit apporter des solutions.

Nous avons protesté contre des chiffres pas toujours corrects :

  • nombre de patients ALD.
  • nombre de dépistages du cancer du côlon.

Nous avons proposé des solutions :

  • rappeler les référentiels.
  • développer la formation (difficile quand les médecins sont aussi peu nombreux, on laisse les patients et double journées au retour de formation).
  • consultation de base mieux rémunérée pour pouvoir faire de l’éducation thérapeutique et moins prescrire.

Voici le travail de MPD sur le focus « pertinence et qualité des soins » :

Les précédents épisodes sont disponibles ici :
Episode 1 – Début des négociations conventionnelles
Episode 2 – Focus Médecins généralistes

Négociations conventionnelles : épisode 1

Voilà, les négociations conventionnelles viennent de reprendre.

Paris, le 16/11/2023

En lisant la lettre de cadrage du Ministre de la Santé, Aurélien ROUSSEAU, nous nous en doutions. Les doutes sont levés.

La volonté de revalorisation de la CNAM se fera probablement sous conditions. Cette fois-ci ce n’est pas l’engagement territorial qui est mis en avant, mais la pertinence de nos prescriptions !

Oui, vous avez bien lu… la pertinence de nos prescriptions ! Cela nous rappelle d’ailleurs étrangement les Mises Sous Objectifs (MSO) subies par de très nombreux confrères, et nous fait entrevoir un encadrement encore plus strict de nos actes.

Il nous a paru utile de rappeler à Monsieur FATOME, que cette convention doit se faire dans un cadre déontologique. Car c’est la déontologie médicale qui régit nos activités, la CNAM ne pouvant faire fi de ce règlement. Ce code inscrit dans la loi, est un pilier de la médecine.

La plupart des syndicats, ont convenu que ce qui faisait la particularité de notre métier était justement la singularité de nos patients. C’est ce qui fait notre art : savoir adapter une prise en charge possiblement protocolisée, à chaque patient. C’est ce qui différencie l’IA du médecin. C’est ce qui nous rend humain. La médecine a besoin d’humain. La CNAM semble vouloir s’en affranchir.

L’avenir de la médecine se joue ici et maintenant. Investir dans le soin de proximité est une nécessité, comme le répète inlassablement l’OMS, sous peine de voir notre système de santé s’écrouler totalement. Il s’agit de faire entendre notre voix !

Vidéo de sortie de négociations le 15 novembre 2023 : avec les docteurs Mélanie RICA-HENRY, Ephrem MENAGER et Pierre-Louis HELIAS :