Septembre et début octobre 2024 : nouvelle ministre de la santé, grève des médecins conseils, et information des élus / chefs de partis politiques sur l’état du système de santé et nos propositions.

Bonjour à tous, ce mois de septembre a été marqué par l’annonce du gouvernement de Michel BARNIER.

Notre nouvelle ministre de la santé est donc madame Geneviève DARRIEUSSECQ.

Nous avons fait un communiqué de presse lors de l’annonce de son nom.

Le 3 octobre 2024, les médecins conseils ont fait grève, pour protester contre la fermeture des services médicaux de la sécurité sociale.

Actuellement, les médecins conseils travaillent au sein d’un « service médical », séparé du « service administratif », ce qui leur laisse une certaine indépendance et garantit le secret médical.

Nous, Médecin Pour Demain protestons contre la suppression des services médicaux de l’assurance maladie qui mettent en danger le secret médical et l’indépendance professionnelle…

Nous avons fait une lettre ouverte au CNOM pour dénoncer cela :

Nous avons également répondu au discours de politique générale de Monsieur Barnier.

Voici notre réponse.

Nous avons continué d’informer les médecins sur les cotations possibles et souvent oubliées !

Enfin nous avons fait un flyer pour essayer d’expliquer l’état du système de santé et nos propositions pour l’améliorer, à destination des différents chefs de partis politiques, sénateurs et députés.

Le voici :

Pour rappel, notre document plus complet sur le sujet est ici.

Les discussions autour de la loi de financement de la sécurité sociale commencent le 21 octobre… Elles seront décisives.

Malheureusement, le discours de monsieur Barnier pour présenter son projet ainsi que les premières propositions publiques de la PLFSS n’augurent rien de bon…

Par exemple, Matignon propose de transférer 10% du remboursement des consultations médicales aux mutuelles… (la part mutuelle passerait alors du 30 à 40%) Ce transfert ferait bien sûr croitre les cotisations des français sans plus value, et garantirait le maintient des tarifs des médecins le plus bas possible puisque les mutuelles répondront qu’elles ont déjà fait « un effort ».

Nous rappelons le bénéfice des assureurs privés en santé qui s’élève à plusieurs dizaines de milliards d’euros et qui leur permet d’investir dans l’immobilier, les stades de foot et les bateaux au lieu d’investir dans la santé.

Vidéo du Dr Mélanie Rica-Henry, présidente de Médecins Pour Demain.

Le Gouvernement sacrifie les vies des Français sur l’autel de l’équilibre budgétaire

Le PLFSS pour 2024, soutenu par 49.3, poursuit l’austérité de la politique de santé qui a abouti à l’état de délabrement actuel de notre système de soins. En faisant le choix de privilégier la santé des comptes publics sur celle des Français, le gouvernement risque de perdre sur les deux tableaux en induisant une nouvelle crise sanitaire.

Paris, le 31 octobre 2023

Pour la première fois de son histoire, le vendredi 20 octobre, la commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale a rejeté ensemble le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) et son objectif national de dépenses de l’Assurance Maladie (ONDAM). En usant par deux fois en une semaine de l’article 49.3 de la Constitution, le Gouvernement vient de faire savoir à la représentation nationale que cet ONDAM à 3,2% n’était pas négociable. Mais, par la teneur de ce PLFSS, le gouvernement, qui prétend avoir une démarche de « responsabilité » relative à l’équilibre des comptes publics, prend surtout une lourde responsabilité à l’égard de la santé des Français.

Tout d’abord parce qu’il a estimé, contre l’avis de nombreuses administrations concernées, un ONDAM qui reste, en pleine inflation, dans la moyenne des précédents depuis plusieurs décennies : cette contrainte purement comptable, sourde aux besoins réels et croissants de soins des Français, a déjà montré, dans une suite d’autres mesures d’austérité (numerus clausus, lois constitutionnelle et organiques de financement de la sécurité sociale, HPST, loi de modernisation du système de santé, loi Santé 2022, etc.) son effet délétère sur notre système de soins. L’hôpital s’effondre ; la France est un désert médical ; mais l’Etat continue obstinément son cap littéralement mortifère.

Mais cette responsabilité gouvernementale est aggravée par des articles du PLFSS qui, avec le même argument d’économie, vont avoir des conséquences délétères en matière de santé publique. Ainsi de cette obsession suspecte des arrêts de travail, dont les prescripteurs sont l’objet d’une campagne de contrôle, alors même que leur augmentation généralisée, donc systémique, est due en premier lieu à des managements pathogènes, puis à la pénurie de soignants elle-même qui allonge les délais de prises en charge spécialisées. Avec l’article 27 du PLFSS, le patient pourra voir ses indemnités journalières coupées instantanément sans avoir le temps de demander un recours, dès que le médecin contrôleur mandaté par l’employeur aura estimé injustifié ou excessif l’arrêt de travail prescrit par le médecin traitant connaissant le malade. On peut imaginer les conséquences : dans le cas de troubles anxio-dépressifs « psycho-sociaux », l’arrêt de travail est souvent la seule protection de l’employé avant une déclaration d’inaptitude, et la principale prévention de son suicide. Rappelons-nous de l’hécatombe à France Telecom il y a 15 ans.

Même si elle est déjà sensible, on ne peut encore prédire le niveau de la surmortalité qu’induira cette carence de moyens, par retards de diagnostics et de traitements, par défaillances des urgences, mais ces morts évitables seront certainement vécues plus scandaleusement par les Français que celles du COVID. Alors que la gabegie de la gestion de notre système sanitaire par une sur-administration est dénoncée régulièrement par la Cour des Comptes, ce gouvernement sera plus coupable que ses prédécesseurs de ces décès par défaut d’investissements adaptés aux besoins de soins des Français, parce qu’il l’aura décidé en pleine connaissance de ses effets désastreux sur leur santé.