17 mai 2024 : résumé de 48h de négociations conventionnelles.

Nous avons eu la chance de participer à ce dernier round de négociations conventionnelles les 16 et 17 mai 2024.

  • Le Dr Mélanie RICA-HENRY, Présidente de MPD, aux cotés de l’UFMLs
  • Le Dr Pierre-Louis HELIAS, vice-président de MPD, aux cotés de la FMF
  • Le Dr Moktaria ALIKADA, secrétaire de MPD, dans le siège de Jeunes Médecins

Tout d’abord, il n’y a pas eu de grand changement par rapport aux dernières multilatérales.

Nous vous avions présenté la proposition de convention et donné notre avis ici.

Aujourd’hui, quelques phrases, quelques mots ont été ajoutés, modifiés, pour empêcher de laisser planer le doute sur certaines contraintes qui pèsent sur les médecins.

Pour ce qui est du contenu, on est loin du compte…

En bref :

  • G à 30€ pour les médecins spécialistes en médecine générale en décembre prochain
  • APC à 60€ pour les spécialistes en décembre prochain
  • Les actes CCAM qui vont augmenter progressivement avec une enveloppe allouée qui passe de 200 à 220 millions d’euros

Il y a donc eu quelques concessions sur les phrases de la convention mais pas sur les tarifs…

Notre impression est que la CNAM avait décidé de tout avant les séances. Ils ont juste accepté de changer un peu le calendrier.

Pour rappel, la dernière convention date de 2016, donc cela fait 8 ans que nous n’avons pas eu d’augmentation en dehors de ce 1,5€ de règlement arbitral en novembre dernier.

30€ reste un simple rattrapage de l’inflation depuis 8 ans, et en 2025, quand cet honoraire sera appliqué, il ne rattrapera très probablement même plus l’inflation.

Leur but était clairement de nous faire patienter pour n’appliquer ces tarifs qu’en 2025…

Dans le calendrier initial, les augmentations étaient attendues pour mars 2025.

Ils ont finalement revu le calendrier et avancé de quelques mois les changements de G et APC notamment, qui auront donc lieu en décembre 2024.

A noter que le ministre de la santé, Frédéric VALLETOUX a refusé de supprimer cette période légale de 6 mois avant de pouvoir augmenter les tarifications.

Donc la seule chose qui va pouvoir augmenter très vite, ce sont les subventions pour payer les salaires des assistants médicaux, qui augmenteront dès juillet.

Concernant la consultation longue : « GL » : elle sera quasiment inapplicable.

A noter que MG France s’est énervé aujourd’hui car pour pouvoir coter la GL, une des situations fait intervenir le pharmacien auparavant (pour la déprescription)

La GL ne pourra de toute façon être cotée que à partir de… Janvier 2026 !

Idem pour l’ouverture des cumul d’actes ! (tout ne sera pas possible, il y aura une liste définissant ce qui peut être cumulé).

A la sortie des négociations, les syndicats étaient très silencieux.

Un texte définitif sera proposé par la CNAM lundi ou mardi matin. Nous vous tiendrons au courant, il sera sans doute disponible ici.

La signature, si elle doit avoir lieu, sera probablement au début de la semaine du 27 mai. En raison du calendrier et des 6 mois de carence, elle ne peut avoir lieu plus tard.

Notre ressenti, à la fin de ces 48h, c’est qu’il y avait beaucoup de crispations au début. Nous pensions à notre arrivée que les syndicats ne signeraient pas forcément. Finalement, la CNAM a mis de l’eau dans son vin sur certaines choses et a réussi à faire plaisir aux principaux syndicats signataires.

Maintenant, certains syndicats vont soumettre le choix de signature ou non à leurs adhérents.

A suivre…

Une sortie de crise possible aurait pu être l’accès au S2 pour tous ou le S1 avec dépassement permanent, soutenu par tous les syndicats (sauf MG France). Malheureusement la proposition ne semble pas être retenue.

Médecins Pour Demain n’est, bien sûr, absolument pas satisfait de ce texte conventionnel…

Négociations conventionnelles : épisode 3 – Focus Pertinence des Soins

Le 23 novembre, Moktaria Alikada (avec l’UFML-s) et Pierre Louis Helias (avec la FMF) étaient présents au focus « pertinence des soins » aux négociations conventionnelles : voici leur message.

Nous avons insisté sur l’indépendance professionnelle garantie dans le code de déontologie et sur l’Evidence-Based Medicine (EBM) qui ne sont pas compatibles avec une intervention extérieure sur la pertinence de nos prescriptions.

Nous avons dit qu’on ne peut parler de pertinence des prescriptions sans parler de l’inadéquation entre le besoin de soins des patients et l’offre de soins qui est insuffisante.
Et qu’on ne peut faire de dichotomie entre les deux.
Nous avons dit que si les médecins ne sont pas assez nombreux, épuisés et pas assez rémunérés, cela a un impact direct sur la qualité et la pertinence des soins.

Nous avons dit que les prescriptions par les médecins de médicaments, de biologie étaient directement impactées par un second recours sinistré et un hôpital sinistré.

Le médecin se retrouve seul de longs mois, avec une responsabilité et doit apporter des solutions.

Nous avons protesté contre des chiffres pas toujours corrects :

  • nombre de patients ALD.
  • nombre de dépistages du cancer du côlon.

Nous avons proposé des solutions :

  • rappeler les référentiels.
  • développer la formation (difficile quand les médecins sont aussi peu nombreux, on laisse les patients et double journées au retour de formation).
  • consultation de base mieux rémunérée pour pouvoir faire de l’éducation thérapeutique et moins prescrire.

Voici le travail de MPD sur le focus « pertinence et qualité des soins » :

Les précédents épisodes sont disponibles ici :
Episode 1 – Début des négociations conventionnelles
Episode 2 – Focus Médecins généralistes